mardi 23 février 2010

BUKKI TUKKI

Là bas sur l'Ancerville, Anta attend
Ou n'attend plus Mory
Ma ville bruisse, le rêve défile,
La vie poursuit sa route
L'hypocrisie côtoie la prostitution
La débauche en luxure chevauche l'innocente nature
Les brisures de rêves s'agglutinent sur le pavé
les vagues inlassablement volent à l'assaut des falaises
Commissaire invisible auras-tu jamais Mory?
Ouvrage de l'humble artisan Djibril non satisfait mais comblé
D'avoir dégourdi ses muscles qui rouillaient
D'avoir un peu tourné le dos à cette tâche là
Sans fanfaronnade l'Art pose le regard profond sur l'animal qui lutte
Que l'on immole et l'extase s'accroche à la croix Dogon de la bécane de Mory
Quelle miracle!
Le rêve semble prendre fin mais les yeux battent
Les pupilles se referment
Construire ou déconstruire
Rassembler, casser ou recasser
Briser, crier ou mugir
Hurler au ciel ou aux hommes sa rancoeur
Y a t-il issue à la grande tragédie?
De ceux qui se jouent sans répit ce théatre d'ombres sans fin?
Hélas, ne restes pas
Si tu veux partir
Il n' y a rien à voir
L'hyène vient d'emporter l'animal à demi dépecé
Mais la nuit est noire et remplie de mystères
Mory n'a pas grandi
Il a mûri
Les fruits ne tombent vraiment qu'à maturité
Mais ils pourrissent surtout d'abandon
La vie est ce long fleuve qui coule, serpente,
Loin, loin, très loin de sa source
Que les intrépides remontent
Et quand ils y arrivent
Ils ne savent plus qui de l'amont ou de l'aval régit l'autre
Un rêve ne prend jamais fin quand l'imagination le nourrit.
La source de Djibril n'est jamais tarie.
Yeumbeul le 18 Fevrier 2010
suite au visionnement de "Touki Bouki" de Djibril Diop Mambety
(Que La Terre Lui Soit Légère-Amiin)